Georges CHARBONNEAU
« Modes d’existence des Personnalités Pathologiques »
Les séminaires ont lieu le jeudi de 17h30 à 19h30.
La psychopathologie phénoménologique et existentielle : présentation, concepts fondamentaux, épistémologie. Mots clefs : Théorie de l’esprit, forme de la présence, unité de l’expérience, contenant-contenu, soi et ipséité, idemité, Dasein, mienneté, intercorporéité, distinction du vivant et de l’existant, direction de sens, intentionnalité, phénomènes primaires et secondaires. Cette séance expose les grands paradigmes de cette psychopathologie, permettant de comprendre tout d’abord les troubles psychotiques, la dépression et la paranoïa mais aussi et surtout les troubles du comportement. Addiction, impulsivité, violence. Entre phénoménologie et psychopathologie de l’action La compréhension des addictions se fait à partir d’une psychopathologie de l’action (nous lui donnerons ses repères théoriques). Cette psychopathologie conçoit l’action comme une structure interne, et il est intéressant d’en repérer les possibilités de désorganisation. L’addiction réalise une contraction-abréviation de l’action, d’une action mal investie. L’action va ainsi à sa clôture d’une façon anticipée. Le phénomène ici en jeu est identique à ce qui se produit dans l’impulsivité. Nous mettrons à jour les liens phénoménologiques et cliniques entre ennui, besoin d’événements et addictions. Cela permet de mieux comprendre la relation criminologique générale entre addiction, troubles du comportement et violences. « Projet-de-monde » et esthétique anorexique. La corporéité est une expression propre de la mondéité. Conscience de corps et conscience de monde s’explicitent l’une et l’autre. Quel est et que veut signifier le « projet de monde » anorexique ? Nous lui donnons sens ici en tant qu’anti-dépendance, anti-contingence, anti-incarnation. Le noyau anorexique (qui s’exprime rarement d’une façon pure en clinique) porte un idéal de pureté et d’autonomie pour lequel toute surcharge est vécue comme compromission, contingence, restriction de sa liberté. À travers la graisse refusée du corps, ce sont tous les liens de dépendance tant relationnels que substantiels qui sont rejetés. Cet idéal de pureté touche aussi le désir maternel, qui peut alors se réduire à son strict minimum. L’idéal de maîtrise-restriction contient ainsi des éléments d’idéal présomptueux (« se porter vers les hauteurs »), et c’est ce qui lui donne sa formidable énergie. Il sera utile de montrer comment cette esthétique anorexique rencontre la réalité et quels sont alors les compromis d’existence possibles. L’hystérie sombre et ses expressions cliniques. Du beau ténébreux à l’état limite. Notre exposé entend décrire une forme particulière d’hystérie, l’hystérie sombre, rarement considérée. On peut opposer cette sombrerie hystérique à son habituelle présentation lumineuse ou solaire. Il est utile de la décrire en elle-même car elle détourne chacun du sens véritable d’existence, notamment du sens de la souffrance, et aussi parce qu’elle éclaire le phénomène général de l’hystérie. Cette hystérie sombre est illustrée par des personnages comme le beau ténébreux, le « beau sombre », le « pessimiste mondain », le « faux tragique », le « romantique noir », le « gothique noir », etc. C’est aussi le « beau souffrant » sous ses divers aspects doloristes. L’analyse de cette sombrerie hystérique permet de mieux comprendre certains aspects de la plainte de souffrance (dépression, solitude, isolement) et aussi d’insérer des repères dans l’esthétique sombre de l’adolescence, surtout lorsque celle-ci frôle les états Borderline.
• Contact : geocharbon aol.com