Philippe BESSOLES
« Pulsion d’emprise et relation d’emprise »
Le dernier mercredi du mois, de 9h00 à 12h.
La pulsion d’emprise reste le parent pauvre des recherches en psychanalyse. Son étude fut abandonnée par S. Freud lui-même au profit de la pulsion de mort. En regard des recherches en sciences humaines cliniques, la notion d’emprise apparaît heuristique tant pour les pathologies post-traumatiques (adhésivités victimaires) que les comportements criminels et leurs récidives (la sérialité). À la suite des travaux de P. Denis, J. Gillibert, C. Balier, P.C. Racamier, A. Ferrant, etc., nous postulons que la pulsion d’emprise est le paradigme des pulsions. Figure princeps des processus de déliaison, l’emprise émarge à tous les tableaux cliniques et pathologiques individuels (le viol), sociaux (la secte) et sociétaux (le génocide). En référentiel freudien, le triptyque de la pulsion d’emprise stigmatise la cruauté (1905), la fécalisation (1913) et le sadisme (1915). Elle émarge aussi aux fonctions ordaliques supratutélaires (le martyr), aux figures de la perversité (la torture), au harcèlement (la propagande) et l’extermination en contexte génocidaire (génocide khmer rouge ou rwandais). Elle s’exprime dans les registres sociopolitiques de la dictature, du fanatisme culturel et cultuel, de la cybercriminalité, du trafic d’êtres humains, des nouveaux esclavages, etc. Le séminaire propose l’étude des figures de l’emprise dans ces interactions du lien psychique, social et sociétal avec en filigrane les sciences criminelles cliniques. Ces thématiques se conduiront en alternance avec les exposés des doctorants.
• Contact : philippe.bessoles club-internet.fr